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Chargé des relations publiques du Carlton. Ami de Dodo la Saumure. Mis en examen et écroué le 6 octobre 2011. Il est au centre de toute l'affaire pour avoir facilité des rencontres tarifées.


René Kojfer, l’homme aux mille copains, au cœur de toute cette histoire


De tous les prévenus de ce procès, c’est lui qu’on verra le plus souvent à l’audience. Normal : il est en lien avec quasiment tous les protagonistes. Prévenus, parties civiles, et même enquêteurs.

Une nature. Un type parti de pas grand chose, vendeur dans le textile qui tentait de refiler ses trousseaux à domicile, qui est surtout doué pour la tchatche. Dans ce domaine, c’est même un cador. Il connait du monde partout. « Des copains, j’en ai mille ! », dit-il. Et si ça se trouve, c’est vrai.


Sauf que l’ex-chargé des relations publiques du Carlton doit désormais parler au passé. « La solidarité des frangins, c’est pas pour tout le monde », regrette-t-il aujourd’hui. Il regarde même avec insistance l’un de ses plus proches quand on lui parle de ce fameux

« renseignement anonyme » qui l’a dénoncé. « Et le plus fort, c’est que tout le monde savait que je faisais ça ! » Le « frangin » qu’il suspecte de l’avoir trahi a même dit aux juges : « Depuis une paire d’années. »


Ça ? Présenter des filles, en rencontrer d’autres et les présenter encore à ses amis en mal de câlins payants. Souvent les mêmes, qui ont eu une belle trouille de voir sortir leurs noms, à la fin de 2011. Mais ceux-là ne font rien d’illégal. C’est René qui tombe, comme proxénète, pour avoir « aidé ou favorisé » la prostitution de ses copines. « Sans jamais prendre un rond », affirme-t-il.


« Ce n’est pas moi qu’on voulait atteindre »


L’affaire du Carlton, c’est donc ça : des passes organisées par René la tchatche, mais dans l’un des plus prestigieux hôtels au nord de Paris. Il jure qu’il ne savait pas que c’était interdit. Ensuite, il a donné un numéro de téléphone à David Roquet, qui s’encanaillait déjà de bon cœur avec DSK et ses copains, et l’affaire a explosé bien au-delà du Carlton. Et René n’en est pas revenu : « Je ne suis qu’un lampiste, là-dedans. Ce n’est pas moi qu’on voulait atteindre. »


Mais il y a laissé quelques plumes tout de même : sa place de chargé des relations publiques du palace lillois lui est passée sous le nez et aujourd’hui, il pleure un passé béni où il était l’invité de toutes les tables lilloises que fréquentaient ses copains. Ce qui en faisait beaucoup.

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Patron de Medicalis. Proche de DSK, il lui aurait présenté Roquet et Lagarde. Mis en examen et écroué le 21 octobre 2011 pour avoir financé et organisé les rencontres tarifées.

 

Fabrice Paszkowski, le copain de DSK :

« Qu’a-t-on fait de mal ? »

 

Pour aider son ami Jacques Mellick en politique, un jour de 2006, il a l’idée de demander à DSK de venir participer à un meeting de soutien. Et les deux hommes ont sympathisé. Ils avaient beaucoup de choses en commun.

 

Un bon vivant. Un bosseur, aussi, qui a monté plusieurs sociétés paramédicales qui lui ont donné les moyens de s’amuser comme il l’entendait. Fabrice Paszkowski dit que cette affaire, « c’est une histoire de copains qui a mal tourné ». Et le premier de ses copains, c’est Dominique Strauss-Kahn, rencontré à Béthune dans les années 2000, à l’occasion d’un meeting politique. « Je précise qu’à l’époque, il n’était pas le personnage de premier plan qu’il est devenu ensuite », glisse-t-il.

 

Les deux hommes se sont vite trouvé des affinités. « On parlait de musique, de culture », dit-il. Puis de soirées plus légères. « Mais qu’a-t-on fait de mal ? » continue de se demander ce gars du Pas-de-Calais au parler franc. Les juges ont fouillé ses agendas, ses conversations téléphoniques, ses textos... Pour eux, Paszkowski était une sorte d’imprésario des activités sexuelles de l’ex-patron du FMI, organisant autour et pour lui des soirées qui se finissaient joyeusement pour tout le monde.

 

« La première fois que Dominique Strauss-Kahn m’a invité à une soirée libertine, c’était à Lille, répond-il. C’est même pour cela qu’il m’y a invité, sans doute. Je n’étais pas spécialement pour ces choses-là, mais je ne suis pas un père-la-morale non plus, n’est-ce pas ?... Je me suis aperçu qu’on rigolait bien. Et je me suis senti redevable de l’invitation. »

 

« Parfois, rien de libertin »

 

Il y a donc eu d’autres soirées. À Paris, en Belgique, à Washington : « Nous participions effectivement entre amis à des soirées libertines. Parfois avec Dominique Strauss-Kahn, d’autres fois non. Parfois, d’ailleurs, il n’y avait rien de libertin, juste un repas. Il arrivait, c’est vrai, que quelqu’un vienne avec une fille qu’il rémunérait. Après tout, il y a un principe dans ce genre de rencontres, c’est de venir accompagné. Moi-même, ça m’est arrivé, mais dans ce cas-là, on ne le crie pas sur les toits ! » Mais Fabrice Paszkowski a compris depuis longtemps que pour la discrétion, désormais, c’est raté.

Patronne d'une société d'événementiel à Lens. Ex-compagne de Paszkowski. Mise en examen le 21 octobre 2011 pour avoir aidé au financement et laissée libre.

 

Virginie Dufour : le volet financier de l’affaire


Encore un personnage très discret de cette histoire. Elle a réservé les billets d’avion des voyages aux USA.


Elle aussi est l’amie de Fabrice Paszkowski. Ex-patronne du restaurant La Vylla à Lens, elle a ensuite créé une société d’« événementiel » dont l’un des principaux clients était Medicalis que dirigeait... Paszkowski.


C’est pour cette raison qu’il a fait appel à Virginie Dufour, pour les voyages à Washington notamment. Elle a réservé les billets d’avion et les chambres d’hôtel, établi des factures. Mais les juges estiment que, parce qu’elle avait assisté à un bout de soirée à Paris, elle devait bien savoir que ces voyages seraient agrémentés de sexe tarifé. La voilà renvoyée pour proxénétisme, comme tout le monde.


Mais au-delà de ça, ses factures ont également été scrutées et on lui reproche aussi d’avoir fait supporter à MEN, la société de David Roquet, et à Medicalis « des dépenses indues ». Le fameux volet financier de l’affaire, c’est donc essentiellement elle. On ne devrait pas l’entendre beaucoup à l’audience.

Patron de Matériaux enrobés du Nord (MEN), filiale d'Eiffage. Aurait participé à des parties fines à Paris. Mis en examen et écroué  le 14 octobre 2011 pour proxénétisme.


David Roquet, tombé sous le charme de Dominique Strauss-Kahn


Il ne nie pas avoir payé des jeunes femmes mais il dit que c’était surtout pour lui. Et un peu pour Eiffage aussi : être proche de DSK, à cette époque, pouvait être un investissement...


Il a rencontré Fabrice Paszkowski au restaurant La Vylla, à Lens. Deux types dynamiques, responsables d’entreprises, à peu près du même âge. Avec le même désir de se divertir. À ce propos, Paszkowski a proposé à David Roquet de l’accompagner, dans ses escapades polissonnes. Quitte à partager les frais. Le patron de la SNC Matériaux enrobés du Nord, filiale d’Eiffage, était partant. Et c’est ainsi qu’il a rencontré

Dominique Strauss-Kahn, entre autres.


René Kojfer, une vieille connaissance


Des filles, aussi, puisqu’il en fallait. Mais surtout

Strauss-Kahn, à l’en croire : « Il avait du charisme, il semblait pouvoir devenir président de la République, j’étais fasciné », a-t-il dit aux juges.


Il a donc demandé à René Kojfer, vieille connaissance qui l’avait déjà aidé à trouver un appartement quand il est venu suivre ses études à Lille, s’il connaissait des filles qui faisaient ce genre de choses. Et René en connaît ! C’est ainsi qu’il a amené vers Strauss-Kahn deux femmes habituellement attachées à Dominique Alderweireld. Qui sait être prêteur. Au procès, ces deux femmes seront d’un côté et de l’autre de la barre : l’une est la compagne de

« Dodo », prévenue comme lui. L’autre est partie civile.


Voilà donc Roquet accusé de proxénétisme, pour huit jeunes femmes au total. C’est qu’il a voyagé, le bougre. Paris, Bruxelles, Washington. Il ne nie pas avoir payé, mais dit qu’il était également client.


À propos de payer, il est également renvoyé pour avoir fait supporter 46 500 € de frais à sa société, filiale d’Eiffage. Qui l’a licencié dès que cette affaire a fait le plus petit bruit.

Supérieur hiérarchique de David Roquet chez Eiffage. Suspecté d'avoir signé trop généreusement les notes de frais de ce dernier.


Jean-Luc Vergin, sur le fil


Dans un premier temps, il n’était absolument pas inquiété. Mais le supérieur hiérarchique de David Roquet, chez Eiffage, est renvoyé pour avoir signé des notes de frais un peu trop généreusement.


Au moment de l’arrestation de David Roquet, en octobre 2011, Jean-Luc Vergin disait que celui-ci ne devait pas être le seul à rendre des comptes. Selon lui, bien d’autres responsables étaient au courant des rencontres de Roquet et Strauss-Kahn, ils savaient qu’elles étaient l’objet de notes de frais, et tout le monde y voyait une forme d’investissement, si le destin présidentiel de DSK se confirmait.


Ses patrons l’ont immédiatement lâché. Niant vigoureusement être au courant de tout cela, la direction d’Eiffage a licencié les deux hommes et s’est constituée partie civile. « Pas de ça chez nous », en quelque sorte.

Au-dessus de Vergin, personne ne savait, tel est le message.


Voilà donc cet homme truculent rattrapé sur le fil pour avoir signé les notes de frais de David Roquet, faisant supporter à Eiffage le prix des voyages, des hôtels, et de ce qui s’y passait. Au passage, il est également soupçonné de s’être mis de côté certains frais.


Le procureur, estimant que tout cela constituait éventuellement une faute professionnelle mais certainement pas pénale, avait requis le non-lieu.

Commissaire, ancien chef de la Sûreté du Nord. Décrit comme un « superflic ». Mis en examen le 21 octobre 2011 mais laissé libre. Il aurait favorisé les rencontres.


Jean-Christophe Lagarde : la chute d’un grand flic


C’est Fabrice Paszkowski qui l’a présenté à Dominique Strauss-Kahn. Il se voyait un destin national, en cas de vistoire de DSK à la présidentielle.


Chef de la direction départementale de la police du Nord, ce n’est pas rien. Lors de sa présentation au juge d’instruction, au palais de justice de Lille, des greffiers et des magistrats regardaient passer Jean-Christophe Lagarde bouche-bée :

« C’est le numéro trois, tout de même... » Mais plus on est haut, plus on se fait mal en cas de chute. Et c’est bien ce qui s’est passé. Il a beau dire qu’il ne savait pas qu’il y avait des prostituées lors des soirées auxquelles il participait lui aussi régulièrement, les juges ne l’ont pas cru. Le procureur non plus. Il faut dire que les filles en question le chargent à bloc. Certaines disent qu’elles étaient payées devant lui, d’autres qu’il était toujours invité.


Pour lui, c’est de l’imprudence. Une question de vie privée qui aurait nui à sa carrière. Et pas qu’un peu. L’ex-grand flic, commissaire divisionnaire depuis 2008, se voyait au ministère en cas de victoire de son ami Strauss-Kahn à la présidentielle. Il est aujourd’hui au placard. 

Propriétaire de l’hôtel des Tours et gérant du Carlton. Ancien bagagiste, proche de H. Franchois. Il a été mis en examen et écroué le 7 octobre 2011. Il aurait « couvert » Kojfer.


Francis Henrion, directeur trop bienveillant ?

Depuis 1999, il était le directeur du Carlton. Les milieux économiques lillois voyaient en lui une étoile montante de la ville et de la région.


Ce type a commencé comme bagagiste, à 16 ans. Il a monté les échelons un à un, en passant par le Royal – devenu Mercure, près du Carlton – et le Picardy au Touquet, où il était directeur-adjoint. C’est à ce poste qu’il est arrivé au Carlton. Et Hervé Franchois, le propriétaire, a cru en lui.


Au point de lui céder les deux autres hôtels du groupe, l’hôtel des Tours et l’Alizée Opéra, en 2000. Il était même prévu qu’il rachète ensuite le Carlton, cinq à sept ans plus tard. C’est-à-dire maintenant.


Au lieu de cela, il vit désormais dans le sud de la France et ne reviendra à Lille que pour s’asseoir sur le banc des prévenus. La justice lui reproche d’avoir fermé les yeux sur les petites combines coquines de René Kojfer, voire de les avoir favorisées en mettant sur pied un système de chambres à louer pour deux heures, de 17 à 19 heures. Les juges, à qui on ne la fait pas, ont tout de suite pensé au « cinq à sept ».


Lui dit qu’il n’a pas été suffisamment attentif avec Kojfer,

« pas très professionnel », à qui il avait demandé de faire évoluer le chiffre d’affaires.

Propriétaire du Carlton. Arrêté le 11 octobre puis mis en examen et écroué le 13, lui aussi suspecté d’avoir été au courant des rencontres organisées par Kojfer.


Hervé Franchois : pour vivre heureux…


Il est le discret propriétaire du Carlton. Mis en examen très tôt dans le dossier, on ne l’a quasiment jamais revu, mais lui aussi conteste les accusations de proxénétisme.


Quand l’hôtel des Tours est tombé dans l’escarcelle des sociétés propriétaires du Carlton – dans un montage juridique compliqué –, Hervé Franchois a forcément fait connaissance de René Kojfer, qui y travaillait, et de ses amis.


À l’instruction, il a dit avoir eu « des doutes » sur les femmes que Kojfer amenait dans ses hôtels, mais sans avoir la preuve qu’elles se prostituaient. De même, il aurait reproché à son employé la venue de « Dodo » à deux soirées « beaujolais » de l’hôtel. La voilà, la véritable affaire de prostitution hôtelière au Carlton de Lille. Hervé Franchois dit ne rien en savoir.


Mais lui aussi a été beaucoup écouté. Les « dossiers » dont il parlait avec son chargé de relations publiques ?

« Des conversations de corps de garde. René abusait parfois de l’alcool et ne savait plus ce qu’il disait. »


Mais il lui faudra également s’expliquer sur les passages de plusieurs jeunes femmes dans un appartement mitoyen à l’hôtel, où avaient lieu, parfois, des ébats sexuels tarifés. « Je n’ai jamais mélangé la vie privée et la vie professionnelle », jure-t-il.


Mais René Kojfer et Francis Henrion, le directeur du palace, assurent qu’il était forcément au courant des passages des prostituées, puisqu’il en profitait.


Au contraire, Hervé Franchois affirme que c’est impossible, puisque habitant dans la Somme, il ne venait à Lille que deux fois par mois.


L’hôtel louait des chambres à des clients accompagnés de prostituées, l’après-midi de 17 à 19 heures ? Il ne veut rien en savoir non plus : « Tout ce qui m’intéresse, c’est le chiffre d’affaires. » Les retrouvailles du propriétaire avec ses ex-employés risquent d’être chaudes.

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Compagne de Dodo la Saumure. Elle a rencontré Dominique Strauss-Kahn en 2010 au restaurant l'Aventure à Paris. Elle a été mise en examen pour proxénétisme aggravé.

 

Béatrice Legrain, compagne de Dodo

 

Compagne officielle de Dodo la Saumure, Béatrice Legrain gravite dans le monde de la prostitution où elle gère son propre établissement et est experte dans le recrutement d’employées.

 

À 41 ans, Béatrice Legrain, dite « Béa » mais aussi parfois

« Lola », est une femme d’affaires qu’on dit redoutable. Originaire de Lille, elle a gravi un à un les échelons dans l’empire de son compagnon Dominique Alderweireld, dit Dodo la Saumure. Ancienne gérante d’un donjon sadomasochiste de Tournai, elle participe désormais activement au recrutement international des employées (Espagne, Maroc, Hongrie…). Elle est également à la tête de son propre « institut Béa ». Situé au 36, drève de Maire à Tournai, pile face à l’hôtel de police local, il est appelé dans le milieu « le 36 ».

 

Béatrice Legrain aurait participé avec une de ses employées à une escapade en 2010 au restaurant L’Aventure à Paris où elle aurait rencontré Dominique Strauss-Kahn. Elle affirme s’être cantonnée ce jour-là à un rôle d’« accompagnatrice », même si elle confie en avoir gardé un mauvais souvenir : DSK l’aurait

« bousculée » alors qu’elle se rendait dans les toilettes de l’établissement.

 

Elle a été mise en examen pour proxénétisme aggravé (20 ans de prison, 300 000 euros d’amende).

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Ils n'ont rien à voir avec les autres protagonistes. Elle a contacté René Kojfer parce qu'elle cherchait une prostituée à offrir à l'un de leurs clients. Lui a organisé la rencontre et a payé en liquide.


Anne-Sophie Alson et Antoine Tran Van Thanh

« pour le fun »


Pour un coup de fil de trop ! C’est bête, mais c’est en parlant au téléphone avec René Kojfer que ces deux-là se sont fait remarquer. Ils voulaient payer une prostituée à un de leurs clients.


Il s’en est fallu de peu. C’était peu de temps avant que cessent les écoutes téléphoniques sur René Kojfer. Anne-Sophie Alson s’est fait attraper par la patrouille et les voilà tous les deux dans un procès qui va les dépasser complètement et dans lequel ils ne connaîtront quasiment personne.


« C’était pour le fun, j’étais aux anges d’être avec

Antoine », dit-elle. Lui dit que « c’était histoire de jouer

au malin avec elle ». Bref, ils étaient amoureux. Pas méchants mais pas malins non plus : ils ont décidé de payer une prostituée à l’un de leurs clients. Le dossier ne dit pas si le contrat commercial était mirobolant mais la « prestation » a été rémunérée 300 €.


On demande à René bien sûr


Le problème, c’est qu’ils ne connaissaient pas de fille. Et à qui demande-t-on ce genre de choses ? À René, bien sûr. Si Antoine Tran Van Thanh est d’Antony, dans les Hauts-de-Seine, Anne-Sophie Alson est Lilloise. Et elle fréquente les mêmes restaurants que René, à qui il ne faut pas parler bien longtemps pour devenir copain.


Bref, le brave René a arrangé le coup, et la jeune femme présentée s’est exécutée.


Il y a quelque part un type qui doit trembler de savoir si son nom va être cité au procès. Sa partenaire d’un soir dit que Tran Van Thanh aurait eu l’intention de lui proposer un autre contrat, mais celui-ci ne s’est pas concrétisé.


Quant à l’idée de créer une agence d’« escort girls » que les juges avaient un instant suspectée, « c’était une plaisanterie, un moment de tchatche ». À l’audience, ils n’auront sans doute pas le cœur à rire.

Avocat au barreau de Lille. Une prostituée l'accuse de l'avoir présentée à Kojfer, qui l'a fait « travailler ». Mis en examen le 13 octobre 2011 et laissé libre.

 

Mr Emmanuel Riglaire, de l’autre côté de la barre


Il était l’un des avocats les plus en vue de la région. Forcément discret depuis son interpellation, il a préparé une défense claire, niant toute accusation de proxénétisme.



C’est l’une des deux jeunes femmes parties civiles à l’audience qui l’a impliqué. Me Riglaire a été son avocat au moment de son divorce, il y a plus de dix ans, mais elle ne l’épargne pas.


Elle raconte d’abord aux juges qu’il lui aurait proposé d’oublier les honoraires contre ses faveurs, ce qu’il nie avec force.


Il y a bien eu une relation suivie entre eux, et c’est bien Emmanuel Riglaire qui a présenté la jeune femme à René Kojfer. Mais ensuite ? Elle dit l’avoir consulté avant de prendre le train pour Paris avec Paszkowski, Lagarde et Roquet, qui allaient tous rejoindre DSK.


Elle dit aussi qu’il l’aurait conseillée sur la somme à demander. Là encore, l’avocat conteste et répète ce qu’il a dit dès sa sortie de garde à vue, en octobre 2011 : « Je l’ai laissée se débrouiller avec David Roquet. Je suppose qu’ils ont dû fixer un tarif. Il est possible qu’ils m’en aient parlé, mais je n’ai pas souvenir de cet élément. »


Pour le reste, s’il connaît Dominique Alderweireld pour avoir été son avocat, puis son ami – les enquêteurs ont écouté leurs conversations –, il dit ne rien savoir des soirées organisées autour de Dominique Strauss-Kahn.


Il n’est d’ailleurs pas renvoyé pour cela. Prévenu de proxénétisme aggravé au sujet de son ex-cliente, il risque éventuellement une sanction du conseil de l’ordre des avocats de Lille si le tribunal établit qu’il a accepté ses faveurs.

Le tribunal correctionnel

de Lille a prononcé

les relaxes.

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