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Il est évidemment le phare du procès Carlton. Sans lui, cette histoire n'aurait intéressé personne, ou presque. Il sait que sa vie intime risque d'être déballée.

C'est peut-être le prix de la relaxe.


Il ne nie pas un instant la frivolité de sa vie. Il est libertin, l’assume, l’explique. Le plus tranquillement du monde. Sauf quand les juges vont trop loin pour lui. Quand ils lui demandent s’il pense avoir une sexualité normale, par exemple. Là, il se fâche.


Dominique Strauss-Kahn connaît le droit et les magistrats. Il savait qu’il n’allait pas impressionner ceux qui l’ont mis en examen, qu’il avait même intérêt à ne pas en rajouter. Alors, il a raconté. Les copains, les copines, les soirées et les échanges, décrivant en long et en large le monde du libertinage qu’est le sien.


Des jeunes femmes rémunérées ? « Je n’en savais rien », jure-t-il. Expliquant que chacun vient accompagné, dans ces soirées – « accompagné comme il le veut, par qui il veut ».


Le procureur l’a cru, rendant des réquisitions de non-lieu, mais les juges n’en démordent pas. La plus grande partie de leur ordonnance est consacrée à la démonstration qu’ils ont voulu faire que l’ancien ministre savait parfaitement que d’autres payaient pour lui, qu’il le leur suggérait même. Ce qui constitue le délit de proxénétisme.

Son rôle dans l’affaire 

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Qu’en sera-t-il à l’audience ? C’est tout l’enjeu de ce procès. Un bon point pour DSK : Frédéric Fèvre, en toute logique, ne devrait pas soutenir une accusation qu’il a déjà rejetée, au moment de son réquisitoire définitif.

Voilà pourquoi Henri Leclerc et ses deux confrères de la défense croient dur comme fer

à la relaxe de leur client. C’est le mardi, le mercredi et le jeudi de la deuxième semaine que tout va se jouer pour lui.

La défense croit à la relaxe

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Revenir à l'accueil

L’histoire de Dominique Strauss-Kahn, c’est la chute brutale d’un homme que tout destinait à briller et qui en voulait toujours plus. Il était parti aux États-Unis avec les recommandations de certains de ses proches. Les rares qui pouvaient se le permettre.

« Fais gaffe, les Américains ne tolèrent aucun écart avec les femmes. » C’est qu’en France, ceux qui savaient avaient toléré, au point de ne jamais rien dire. Et DSK, confiant au-delà de tout en sa bonne étoile, était persuadé que cela durerait. 

PORTRAIT

L'histoire d'une chute 

 

La famille de DSK, aisée, ouverte, intellectuelle et socialiste, part s’installer à Agadir alors qu’il n’a que deux ans. Son père est avocat. Après un violent tremblement de terre, en 1960, les Strauss-Kahn rentrent en France, sur la côte d’Azur.


D’Hélène, sa première femme, son amour de jeunesse, il aura deux enfants. C’est l’époque des études de sciences éco, des cheveux longs. Pas franchement le look d’un play-boy. Le changement viendra de sa deuxième femme, Brigitte Guillemette (il aura deux autres enfants), qui dirige une agence de communication. Un relookage en profondeur ; la naissance de DSK.

Il porte désormais des costumes de marque, comme les patrons dont il fait la connaissance. Claude Bébéar, Michel Pébereau, Louis Schweitzer deviennent ses amis, ce qui ne plaît pas à tout le monde au PS. DSK est lancé. Il prend Sarcelles et devient aussi député. Le moins conquis n’est pas Lionel Jospin. Les deux hommes que tout oppose se rapprochent. Il y a une fidélité sans faille entre l’hédoniste et le protestant. « Nous pouvons tout nous dire, sauf parler de ma vie privée, dit alors DSK. Il ne comprend pas. N’admet pas. » 

L’avènement de DSK.

Un amour puissant, ravageur, réciproque. Le couple qu’il forme avec Anne Sinclair séduit tous leurs proches. Ils s’aiment, partagent et réussissent. En 1991, l’année de leur mariage (dans la salle de la mairie, le buste de Marianne est alors celui pour lequel la journaliste vedette de la télévision a posé, choisie par les Français), il devient ministre de l’Industrie. D’Édith Cresson d’abord, puis de Pierre Bérégovoy.


La première alerte vient en 1999, quand DSK doit démissionner de son poste de ministre de l’Économie et des Finances de Lionel Jospin, empêtré dans le scandale de la mutuelle étudiante MNEF. Il aurait émis de faux justificatifs. Anne Sinclair parlera de traversée du désert. Mais il est mis hors de cause deux ans plus tard, totalement blanchi. Comme pour confirmer son impression que tout s’arrange toujours. Qu’« on s’en sort toujours avec l’intelligence », comme il le dit à ceux qui s’inquiètent.

Anne Sinclair, le coup de foudre.

Nicolas Sarkozy, qui ne déteste pas son discours d’économie « réelle » appuie sa candidature au FMI dont il devient directeur général. Il tutoie Obama, parle en allemand avec Merkel, se fait une stature d’homme d’État. Et toujours, il mène double vie. Triple même, ou quadruple. Les rumeurs cavalent. Les couacs aussi. Énormes parfois, comme en 2008 quand il est pris dans ce qu’il appelle « une relation inappropriée » avec une jeune économiste hongroise du FMI. Anne Sinclair passera l’éponge. Ils ont un destin en commun, qui doit passer au-dessus de ça. Un destin élyséen. 

L’exil américain.

On ne saura sans doute jamais ce qu’il s’est passé au Sofitel de Manhattan. On sait juste que ceux qui pensaient que « cela devait arriver » avaient raison.


Anne Sinclair a fini par renoncer. Quand elle lui a demandé de quitter l’appartement de la place des Vosges à Paris, il a été soulagé. Il s’est jeté dans le travail, a donné des conférences. Il a perdu Thierry Leyne, son ami et associé dans le fonds d’investissement qu’ils avaient créé ensemble. Il a aussi perdu beaucoup d’argent. Mais pas de quoi l’abattre. Nu, oui, mais pas vaincu. Henri Leclerc, son avocat, dit qu’il viendra à Lille « très combatif » et persuadé qu’il démontrera son innocence. Et que tout se passera bien. Comme toujours.

La chute.

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21 février 2012, Dominique Strauss-Kahn est entendu par la police judiciaire de Lille,

sous le régime de la garde à vue. C'est dans la bousculade que DSK arrive sur les lieux.